Je rêvais d'un autre monde
Enfant, je ne savais pas que le monde était si dur.
J’ai été préservé de tous les problèmes et de toutes les crises humaines. C’est l’avantage d’une famille équilibrée, aimante et saine. Ni riche ni pauvre. Pourquoi voir ailleurs puisque le cocon est agréable ?
Et puis viennent l’âge de la majorité et de l’autonomie (sociale, financière, …). Et aussi l’entrée en zone adulte avec l’enjeu du désir charnel. Depuis la majorité, j’ai suivi des chemins balisés sans véritablement rechercher le bonheur – je pensais le trouver dans un travail durable (un CDI) et un amour durable (un mariage).
2017, 2018, 2019, trois années charnières. Tout a explosé. Un viol vécu en 2007 est remonté à la surface. Mon couple s’est définitivement délité. J’ai voulu absolument fuir le carcan du CDI et de l’entreprise qui me rabougrissait.
Au passage, j’ai même failli mettre fin à mes jours. Bien m’en a pris d’échouer l’exécution du dessein.
Il a fallu tout rebâtir. Pas tout à fait reprendre de zéro, mais démarrer beaucoup de nouvelles choses en même temps, tout en soldant les anciennes.
Aujourd’hui, ma nouvelle vie a pris forme. J’ai pleinement intégré l’idée de liberté. Travail en freelance et renaissance intérieure. Se libérer des poids passés, bâtir son nouveau schéma mental habituel, retrouver élan et allant.
Oui, je rêvais d’un autre monde… et je m’adapte à ce monde bien plus noir et triste que celui de mon enfance. Je vis en pleine conscience les immondices humaines pour justement reprendre espoir et mener ma propre vie comme je l’entends.
Oui, le monde est le théâtre d’une nouvelle guerre (sur le sol européen). Oui, des bataillons de zombies se forment sur les réseaux sociaux.
Mais moi j’avance, et c’est déjà beaucoup.
